The Lonely State

Vieux véhicule abandonné dans un désert avec cactus et montagnes en arrière-plan, en noir et blanc.

L’Ouest, une terre inhospitalière au milieu des cactus et tumbleweed.

Paysage montagneux avec ciel nuageux sombres et pluie visible à l'horizon.

A l’évidence cette terre n’est habitée que de pierres et de cailloux, elle nous apparaît tristement vide et stérile.
Un sol de désolation qui s’oppose aux gratte-ciels de la ville. Pourtant, c’est ici que l’immensité se déploie. Le champ de vision s’agrandit, plus rien ne stoppe le regard. Nos yeux habituellement rivés sur un écran peuvent enfin divaguer.

A l’horizon justement, on aperçoit l’orage et la nature elle-même devient un spectacle à admirer.

« Quel enchantement de laisser le regard errer sur une étendue illimitée, dans une solitude infinie, sous un ciel ténébreux. »

Heinrich Von Kleist

Vue d'une personne portant un chapeau, vue de derrière à travers une fenêtre grillagée, avec des éléments de style vintage comme des roues de chariot et un décor de ferme

Cette errance du regard nous invite progressivement à celle de l’esprit : plongés dans ces paysages désertiques, l’esprit vagabonde… Aux paysages accidentés se succèdent des villes fantômes aussi mystérieuses que fanées. 

Une cheminée en forme de vieille charrette en bois sur un toit en tuiles.

Cette dilatation du temps fait naître en nous un sentiment de nostalgie inévitable.
Revivre certaines émotions, ou se plaire à changer un détail du passé pour imaginer un nouveau scénario, comme une entracte mentale de liberté.

Une rue déserte avec des bâtiments de style western, enseignes telles que 'Tombstone Memory' et 'Lady E's Creations'.
Une chaise en bois ancienne dans une pièce rustique, avec des murs en pierre et des objets vintage comme un vélo ancien, une lanterne, et des décorations anciennes.

« Etait ce donc ça le voyage ?
Une exploration des déserts de ma mémoire
plutôt que de ceux qui m’entouraient ? »

Lévi-Strauss

Au bout de cette route, on distingue le piège du retour impossible ou le vertige des infinies possibilités perdues 

Façade d'un bâtiment résidentiel en bois avec deux portes et deux fenêtres, un climatiseur à chaque côté, et un tas de branches mortes devant. Style en noir et blanc.

A mesure que le champ de vision s’agrandit, la densité humaine s’amoindrie.
Au crépuscule, on distingue la silhouette voutée du cowboy qui se rend à l’église. Est-il en quête d’un quelconque lien, fusse t-il divin ?

Montagnes massives avec forêts de conifères et ciel nuageux en noir et blanc.
Une personne marchant avec un chien sur le trottoir devant une bâtisse blanche avec une enseigne indiquant "Tombstone Community Congregational Church", en noir et blanc.

Faire le choix de cette immensité, c’est accepter la rareté du contact humain. Une solitude sociale loin du tumulte de la ville.

Trois cavaliers à cheval traversent une plaine désertique avec des collines rocheuses et des arbres dispersés au loin, sous un ciel partiellement nuageux.

Seuls sur la route, ils s’éloignent et se guérissent des excès de société.

Paysage désertique avec une formation rocheuse au centre, ciel nuageux, chaîne de fil de fer barbelé au premier plan.

La solitude, lorsqu’elle est subie, n’a jamais guéri quiconque, au contraire, en son sein la maladie de l’esprit s’y développe.

“J’en ai assez de Land’s End, de dead Horse Point et autres nobles résolutions … Si je considère les choses sérieusement, ce que je fais, je dois dire que le désert m’a rendu fou.” 

 Edward Abbey

Prendre congé de la ville, pour mieux l’apercevoir, en discerner la hauteur et les contours.

Bâtiment commercial abandonné avec façade en béton blanc, fenêtres cassées, porte rouillée, et un panneau de signalisation abandonné devant.

Remède ou antidote, la solitude nous guérit de l’horreur de la foule, et la foule de l’ennui mortel de la solitude.

Voiture ancienne accidentée dans un garage abandonné, avec des pneus empilés derrière elle et des murs fissurés.
Une paire de bottes de cow-boy posée sur un banc dans un arrêt de bus, l'image est en noir et blanc.

Une connaissance plus adéquate de soi, ni dans le passé, ni dans la fuite. Se délivrer des affects. Revenir au monde avec la conscience de ce que l’on souhaite ne plus faire.